Keboemen
18 juin 1935
A sa maman
Hier soir
j’ai vite écrit la lettre familiale et me suis réservée ce matin pour toi.
Hier j’ai
encore reçu une paire de bas clairs pour lesquels je te remercie infiniment.
Merci aussi pour cette attestation
de Dr Rummel. Comme je regrette
que cela ait été ainsi, si j’avais pu penser une chose pareille je ne l’aurais
pas demandé. Oui, je pense bien qu’il devienne bourru et un peu gaga, je te
garantis que j’en aurai soin pour ne plus te causer un désagrément pareil.
Tu es donc
toujours encore au lit et tu as raison. Je suis contente que tu ne sois pas
encore à Sutz, car à Bienne c’est beaucoup plus facile et mieux aussi pour toi.
Tu sembles être gâtée par toutes ces dames qui t’apportent toutes ces fleurs.
Je suis sûre que tu es ou a été plus malade que tu n’as voulu me le dire, et
depuis plus longtemps déjà, car il faut déjà que cela ait été assez sérieux
pour que la Köblere se dérange. Comme je voudrais être vers toi maintenant
surtout. Je suis si contente que papali et Mina te gâtent un peu. Mais est-ce
que tu oses bien manger de la vinaigrette avec les asperges ? Si tu n’oses
pas manger de sel, oses-tu alors manger des œufs, du vinaigre etc ? tu
sais, moi je crois que cette haute pression c’est aussi ce que la grand’maman a
eu, mais chez elle cela sortait par les saignements du nez. Ne crois-tu pas
aussi
Tu sais
mardi passé, lorsque j’étais chez Madame Engelhart, je leur ai dit que Loulou et papa et René (frère du papa de Nelly, vit à Londres)
aussi étaient franc-maçons. Mr. E a
trouvé que Loulou était encore beaucoup trop jeune pour y entrer, qu’il ne
voudrait pas que son fils fasse la même chose, et pourtant c’est un franc-maçon
tout ce qu’il y a de plus enthousiaste. Tu aurais dû voir sa réaction positive
lorsque je lui ai raconté cela.
Oh, ils ne nous laisseront pas tomber ! Je le savais bien, c’est
aussi pour quoi je l’ai dit. Je vais écrire à Loulou, car Mr E. nous a donné des livres à lire sur la
franc-maçonnerie, et nous allons l’étudier. C’est un homme qui a beaucoup
pensé, et approfondi les choses, plus que René, tu sais. Il y en a beaucoup,
beaucoup ici, et quand je suis rentrée, le soir, en auto avec Mr. E qui me
conduisait à Keboemen, il m’a demandé si nous avions des connaissances à
Soerabaya, si nous avions déjà quelqu’un pour nous introduire un peu ! Oh
tu peux te réjouir ! Je vais écrire à Loulou sitôt que j’aurai une minute,
car maintenant que nous étudions cela nous voyons les choses dans un tout autre
jour. Ce soir Mr. E. viendra aussi chercher ces dames et je sens qu’il va se
développer une amitié encore plus serrée que jusqu’à présent.
Un bon
muntschi à mon Faaather qui sait si bien encore faire la noce. Je suis contente
pour lui que ces gens du Chalet soient aimables, ainsi il aura du moins aussi
un peu de compagnie. Je vais aussi lui écrire une lettre, mais tu comprends,
maintenant c’est d’abord toi, il doit le comprendre aussi.
Pour toi,
mes meilleures pensées, Oscar aussi forme ses meilleurs vœux pour toi il est si
gentil à me donner du courage.
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