Keboemen
25 novembre 1935
Original avec écriture javanaise comme exemple, mais
impossible à reproduire ici
Ceci en post scriptum et suite à la lettre du 16.11.1935
Vite
quelques mots seulement, cette semaine. Comme vous le devinerez, j’ai déjà écrit
une longue lettre à mamali, parce qu’elle a dû aller à l’hôpital de l’Île (hôpital
universitaire de Berne) et a été si courageuse.
Cette
semaine, Buby est tout à fait en l’air. Jeudi et vendredi il a été en tournée
avec Visser. Ils ont logé à Kopeng,
et joué au tennis, au billard etc. Buby, qui autrement est très bon joueur de billard, a perdu 7
parties avec Visser, ce qui a mis ce dernier en joie, et nous sommes sûrs que
Buby pourra bientôt l’accompagner en tournée de nouveau. Il n’y a rien qui
fasse si plaisir à Visser que de gagner. C’en est un qui ne sait pas perdre.
Pendant son absence j’ai été loger chez tante Engel avec mes 4 chiens. Vous
auriez dû voir cela. Elle est venue me chercher jeudi matin, nous sommes paries
dans la Puce, mais cette charrette, je ne pouvais pas la mettre en marche.
D’abord mon djongos et le kebon ont poussé, ensuite 6-7 coolies de la fabrique,
ensuite le chauffeur des Röhwer est venu aider, et à lui cela a réussi
(naturellement !) il me l’amène, j’entre … pouff ! la voilà qui crève
de nouveau. Il a refallu commencer le manège, à la fin nous nous sommes
embarquées, tante E. à côté de moi avec les deux petits chiens sur les genoux,
et Bruintje entre les jambes, derrière dans le dicky le djongos avec Tipsie et
ma valise. C’était pire qu’un déménagement dans cette petite puce, mais nous
sommes bien arrivées à Premboen, où j’ai passé deux beaux jours, entourée
d’affection et d’amitié vraie. Vendredi soir Buby est venu me chercher et après
quelques parties de mah-jong nous nous sommes embarqués à nouveau pour
Keboemen.
A Kopeng,
dans le froid, car c’est aussi haut que Sarangan, Buby a perdu sa chevalière et
ne s’en est aperçu que deux jours plus tard, ici. Nous avons immédiatement fait
chercher dans les égouts et finalement téléphoné à Kopeng, où, chance, ils
avaient trouvé la bague. De sorte que nous sommes bien contents de nouveau.
Aujourd’hui
il a été avec Visser à Tjilatjap. Il est question d’assembler les deux
fabriques sous une même administration, et ils ont été faire des calculations à
ce propos. Il est déjà 7 heures et ces deux ne sont pas encore rentrés. Je
pense qu’ils jouent au billard de nouveau. J’aurais bien voulu y aller aussi
mais comme Visser ne l’a pas offert, nous n’avons pas voulu demander.
Oh, je
peux rire en ce moment. J’ai mis cet après midi pour la première fois ma robe
faite avec le patron du Jardin des modes. Il y a un moment je suis sortie
chercher Tipsie qui s’était sauvée et cela ma amenée jusque devant la maison
des Visser. En rentrant je suis encore restée au jardin, alors j’ai vu la
Röhwertje qui venait soit disant couper des fleurs dans le coin du jardin le
plus rapproché de la place où je me trouvais. Un peu après c’est la Visser qui
sort de sa maison comme un ver après la pluie. Ne voulant pas leur donner
l’occasion de répondre à mon salut avec hauteur, je me suis encore un peu
amusée avec mes chiens (pour leur donner l’occasion de bien admirer ma robe de
loin) puis je suis rentrée sans faire semblant de les avoir vues. Maintenant
elles se promènent les deux dans le petit parc et tournent autour de ma maison
mais inutilement, elles ne m’auront pas. Cette fois c’est la Nägeli qui règle
la circulation ! Entre parenthèse, ma robe est très bien et je suis
enchantée de ces patrons Je peux les employer en taille 44 sans faire
aucune altération, je n’ai presque pas besoin d’essayer, tout joue à merveille
et je fais une robe en deux jours une robe simple alors. J’ai un plaisir fou de
pouvoir travailler ainsi maintenant. Cela me fiche bien un peu malheur pour ma
coupe sur le mannequin que je ne développe pas ainsi, mais tant pis, il me faut
des robes avant tout, je pourrai toujours le recommencer plus tard une fois,
quand je pourrai me payer un bon buste, ce sera pour mon plaisir alors, plus
que pour l’utilité.
Mes chers,
vous aurez au moins soin de mamali, et ferez votre possible pour qu’elle ait
bon temps un peu, n’est-ce pas ? Chuggou (Louis) merci déjà pour ta lettre à laquelle je répondrai
prochainement. Charlot, est-ce que tu as cette place maintenant, ou non ?
Tata, je
ne me rappelle plus si je t’ai déjà remerciée pour le merveilleux envoi de
journaux, avec les Candides etc. Merci de tout cœur, je n’ai pas encore fini de
les lire, surtout les Candides. Et votre anniversaire de guerre maritale,
a-t-il bien passé ?
Mes chers,
je dois déjà vous quitter.
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