13 février
1934
Keboemen
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La robe à fleurs vertes et oranges |
Cette fois
c’est vous les derniers, car j’ai déjà écrit à Max, Coen, Laren, Flock. A cette
dernière naturellement je ne dis rien du voile, tout devrait être en ordre
maintenant. Je vois d’après mon agenda (c’est fou ce que je l’aime) que c’est
Carnaval à Bienne, ces jours.
Cette
semaine a de nouveau vite passé. Je me suis fait une robe pour le matin à la
maison. C’est surtout une robe qui doit former le patron d’une autre, plus
belle, que je vais commencer cette semaine. Mais cette première me revient à
Frs. 1.80, c’est une bien jolie étoffe de coton, à fleurettes vertes et orange.
Elle me va bien, je suis contente, mais nom d’une pipe je n’arrive à rien.
Cet
extrait de comptes que je vous promets depuis des semaines, je n’arrive pas à
le faire. Patience.
Avant
hier pendant que Oscar jouait au tennis j’ai été faire un tour avec la petite
Röhwer, un merveilleux coucher de soleil, dommage que je n’étais pas avec Buby
pour l’admirer, car avec cette petite nouille il fallait toujours parler ou
écouter ses bêtises. Au fond elle n’est pas méchante, mais cela ne veut pas
dire que je recherche sa compagnie, je réussis seulement mieux à la subir. Elle
a vu la robe que je me suis faite, quand elle vient chez moi elle est comme la
vieille Aufranc, elle furette partout et je fais toujours semblant de ne rien
cacher, tu aurais dû voir quelle
tête elle a fait quand elle a vu que la robe m’allait vraiment bien.
(Je
vous écris en rouge parce que le côté noir de notre ruban est tout usé et comme
il faut économiser, vous recevrez des
lettres bolchéviques pendant quelques temps !)
Monsieur
Meyenringh (un supérieur de la Banque à
Batavia) a donc été ici avec le résultat que nous devons nous attendre à
une baisse de salaire tous ensemble. Belle perspective ! Mais tant que
nous avons encore la santé et du travail, je ne m’en fais pas et Buby non plus.
Nous
avons déjà pris nos mesures pour économiser encore plus, Buby change de
cigarettes. Jusqu’à présent il payait 8 cents le paquet de 20 et maintenant il
va en fumer à 1 cent le paquet de 10, tandis que moi je veillerai encore une
fois mieux au ménage. Vous n’irez pas me dire que je suis méchante, c’est Buby
lui-même qui a proposé de changer de cigarettes, que je paye de mon argent de
ménage.
Father,
il te faut tâcher de retrouver ce
contrat, car nous ne savons absolument plus comment nous avions arrangé la combine et il nous le faut,
car on nous a déjà fait sentir que nos papiers devraient être en ordre et
Monsieur Visser nous a proposé lui-même de nous mener à Samarang pour que cette
affaire soit liquidée.
Voilà
je n’ai plus le temps d’écrire…
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