vendredi 11 septembre 2015



13 février 1934

Keboemen

La robe à fleurs vertes et oranges

Cette fois c’est vous les derniers, car j’ai déjà écrit à Max, Coen, Laren, Flock. A cette dernière naturellement je ne dis rien du voile, tout devrait être en ordre maintenant. Je vois d’après mon agenda (c’est fou ce que je l’aime) que c’est Carnaval à Bienne, ces jours.
Cette semaine a de nouveau vite passé. Je me suis fait une robe pour le matin à la maison. C’est surtout une robe qui doit former le patron d’une autre, plus belle, que je vais commencer cette semaine. Mais cette première me revient à Frs. 1.80, c’est une bien jolie étoffe de coton, à fleurettes vertes et orange. Elle me va bien, je suis contente, mais nom d’une pipe je n’arrive à rien. 


Cet extrait de comptes que je vous promets depuis des semaines, je n’arrive pas à le faire. Patience.

Avant hier pendant que Oscar jouait au tennis j’ai été faire un tour avec la petite Röhwer, un merveilleux coucher de soleil, dommage que je n’étais pas avec Buby pour l’admirer, car avec cette petite nouille il fallait toujours parler ou écouter ses bêtises. Au fond elle n’est pas méchante, mais cela ne veut pas dire que je recherche sa compagnie, je réussis seulement mieux à la subir. Elle a vu la robe que je me suis faite, quand elle vient chez moi elle est comme la vieille Aufranc, elle furette partout et je fais toujours semblant de ne rien cacher, tu aurais dû voir  quelle tête elle a fait quand elle a vu que la robe m’allait vraiment bien.

(Je vous écris en rouge parce que le côté noir de notre ruban est tout usé et comme il faut économiser, vous recevrez des lettres bolchéviques pendant quelques temps !)

Monsieur Meyenringh (un supérieur de la Banque à Batavia) a donc été ici avec le résultat que nous devons nous attendre à une baisse de salaire tous ensemble. Belle perspective ! Mais tant que nous avons encore la santé et du travail, je ne m’en fais pas et Buby non plus.

Nous avons déjà pris nos mesures pour économiser encore plus, Buby change de cigarettes. Jusqu’à présent il payait 8 cents le paquet de 20 et maintenant il va en fumer à 1 cent le paquet de 10, tandis que moi je veillerai encore une fois mieux au ménage. Vous n’irez pas me dire que je suis méchante, c’est Buby lui-même qui a proposé de changer de cigarettes, que je paye de mon argent de ménage.

Father, il te faut tâcher de retrouver ce contrat, car nous ne savons absolument plus  comment nous avions arrangé la combine et il nous le faut, car on nous a déjà fait sentir que nos papiers devraient être en ordre et Monsieur Visser nous a proposé lui-même de nous mener à Samarang pour que cette affaire soit liquidée.
Voilà je n’ai plus le temps d’écrire…




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