Kediri
27 mars 1939
Mes chers
« petits frères »
![]() |
Loulou et Charlot |
Vous voilà
sur le point d’ajouter une borne de plus sur votre route (leur anniversaire 4.4.1913) et voilà mes vœux les meilleurs pour
la nouvelle distance jusqu’à la prochaine, et aussi que celle que vous venez de
franchir ait été satisfaisante et qu’elle vous laisse de bons souvenirs.
C’est
dommage que cette lettre n’arrivera pas à temps pour vous dire combien je serai
avec vous en ce grand jour. Peut être très probablement même, vous ne le
fêterez pas ensemble non plus puisque la vie vous ménage bien des absences, des
départs et des arrivées. Enfin, quoi qu’il en soit, à tous les deux mes bons
vœux et mes affectueuses pensées.
Par
l’entremise de Kolff Soerabaya-Amsterdam vous recevrez 4 petits livres anglais
écrits par un médecin américain. Nous venons de les lire, Oscar tous les
quatre, moi j’en suis au troisième, et je suis sûre qu’ils vous intéresseront
aussi. Le premier c’est Men against death,
puis viennent Microbe Hunters*, Hunger
fighters, Why keep them alive.
Vous pouvez fort bien les lire séparément aussi, mais les deux premiers vont un
peu ensemble. (*Paul Henry de Kruif,
microbiologiste d’origine hollandaise, qui a influencé la médecine durant de
longues années, voir Amazon.com).
Si je suis
en retard avec mes voeux de fête et
si cette lettre est plus courte que ce que vous pourriez attendre de moi c’est
que, mes vieux, j’ai de nouveau été malade. Il y a une semaine j’ai tout à coup
eu une forte diarrhée, suivie de maux de nerfs par tout le corps. Après deux
jours tout allait bien de nouveau, mais voilà le 4ème jour, mes
intestins recommençaient la danse. Comme je n’ai pas de fièvre, je suis couchée
dehors sur la véranda et je suis un régime assez strict, et puis voilà,
j’attends que cela passe. Le médecin me dit que j’ai une malaria latente. Cela se peut, et maintenant je prends de la
quinine pendant 4 jours et pus on verra. Mr.
Mogendorff est aussi malade, malaria aussi, cela fait que Madame a dû prendre la direction du ménage
et nous soigner !!!
Je ne vous
en écrirai pas trop long cette fois-ci. Dites à Maman qu’il ne faut pas qu’elle
se fasse du souci. J’écrirai de nouveau dans quelques jours, pour la remercier
de sa lettre et des souliers noirs et blancs ainsi que de la petite chemise.
Mes chers,
je vous écrirai une plus longue lettre sous peu, quand je serai remise et quand
je serai seule et pourrai le faire à mon aise. Encore une fois, tout le bon et
le beau pour ce jour pendant lequel je serai avec vous deux en pensées,
intensément.
Toujours
bien votre Schwoscht ! (sœur, en suisse allemand)
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