Tjilatjap
1er septembre 1938
Mynes
Rötteli mia carrissima
Et
maintenant c’est avec toi que je veux parler. Tout d’abord te remercier mille
et mille fois pour tes bonnes lettres
189 et 190, pour la combinaison de Banely et pour les belles chemises et
caleçons roses. Merci aussi pour les jumpers que tu es en train de faire.
L’échantillon de laine coton me plaît beaucoup, mais mynes Mamms, il ne faut
pas te fatiguer tellement. Vraiment j’ai encore tant et tant de jäckli et de
figarötli et je ne veux absolument pas que tu te fatigues. Buby non plus n’a
pas besoin d’un jumper pour le
moment, bien qu’il en aura beaucoup de plaisir surtout pour jouer au golf. Mais
rien ne presse et ne te fatigues pas. Il y a bien une chose que j’aimerais, et
c’est des petites chaussettes blanches, tu sais, des sportsöckli, en laine pour
mettre dans mes souliers de golf. J’en ai acheté de très beaux, chez Bata à
Bandoeng. Je les porte avec une paire de sportsöckli en coton blanc avec un
söckli en laine par dessus et ensuite le soulier. Ces söckli en laine peuvent
aussi être en couleur et de gros
fil, surtout pas beaucoup de travail et pas qu’ils soient trop longs, pour les
replier qu’une fois. Tu vois que je ne me gêne pas de te demander un tas de
choses.
Pour ma
fête j’ai reçu mes Fl. 50.- de papa W. cela fait que je t’enverrai de nouveau
un peu d’argent pour m’acheter encore un corselet comme celui que tu m’as
envoyé. On peut aussi les avoir
ici, et même meilleur marché, mais ils n’en avaient justement plus à Bandoeng,
alors j’aime autant que tu m’en envoie un. Donc du luxe, mais le même que celui
déjà envoyé.
J’aimerais
aussi une paire de souliers noirs, Bally, des souliers habillés, genre pump en
suède noir. Enfin, tu sauras bien en choisir des beaux, il faut que ce soit des
souliers de toilette, chics et habillés. Vu l’argent que je t’envoie, tu
achèteras aussi quelque chose au padre pour sa fête, qu’il ait un plaisir de sa
Ge
Je suis
contente que les photos vous aient fait tant plaisir, tu as dû attendre assez
longtemps, Mamms ! Ces deux bols en laque japonaise, c’est pour les mettre
sur vos tables de nuits, à Padre et à toi, pour y mettre les pelures d’oranges
quand vous en mangez au lit le soir. Ce sont vraiment des fingerbowls et il ne
faut pas les mettre au salon. Tu peux les laver comme des assiettes en
porcelaine. Si ces vieilles chemises de Buby vont à Nöggi, alors j’enverrai
encor les belles chemises smoking qui lui sont très petites aussi. Mais
écris-moi d’abord si Nöggi peut les porter.
Dans ta lettre 189 tu me demandes si mon
manteau blanc est celui de Hedy encore.
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Je suppose que tu veux parler du
manteau sur la photo du petit chapeau, alors non, celui-là c’est mon manteau de
pluie, couleur champagne avec le col en velours brun foncé. Il me va très bien.
Le manteau blanc de Hedy je le porte encore toujours, ainsi que la jaquette
grise du costume de mariage.
Si j’ai
l’air triste sur la photo de la Queen, c’est seulement parce que j’ai dû poser,
tu sais que je ne peux pas poser et faire la petite bouche.
Oui, j’ai
bien reçu les deux hemdhose blancs avec une pattelette. Combien
coûtent-ils ? Dis-le moi stpl. car madame Oliemans aimerait aussi en
avoir, mais je veux d’abord lui dire le prix.
Ce que tu
me dis des Marchand Jobin (l’oncle de Londres et son associé) ne
m’étonne pas. C’est des sales gens, et il ne faut surtout plus jamais de fendre
en quatre pour les avoir. Cette « gâgi » de Constance (l’épouse de René
Marchand) nous a assez embêtés toutes ces années. Si jamais je la revois,
je te garantis que c’est elle qui tirera le plus court. Là, à Gerolfingen,
quand elle disait à ce jeune homme que tout était « plain in
Switzerland », tu aurais seulement dû répondre : Oh yes, in
Switzerland things are plain, and in England the women.
Cela lui aurait bien fermé le bec, nom de nom. Mais il ne faut plus leur
faire l’honneur de te fâcher, cette femme c’est une merde, elle ne mérite pas
l’honneur d’une seule pensée de la Rötteli.
Je vois
que tu as de nouveau beaucoup de visites, pourvu que tu ne te fatigues pas
trop.
Ta lettre
190. Non, mynes Mamms, tu n’as pas besoin d’avoir peur, nous ne devenons pas
aigris, loin de là. Nous sommes trop élastiques pour cela, pas comme Max et
Tatali dans le temps, car nous faisons beaucoup de sport, nous voyons
Pas terminée
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