mardi 17 janvier 2017




Tjilatjap

1er septembre 1938

Mynes Rötteli mia carrissima
Et maintenant c’est avec toi que je veux parler. Tout d’abord te remercier mille et mille fois pour tes bonnes lettres 189 et 190, pour la combinaison de Banely et pour les belles chemises et caleçons roses. Merci aussi pour les jumpers que tu es en train de faire. L’échantillon de laine coton me plaît beaucoup, mais mynes Mamms, il ne faut pas te fatiguer tellement. Vraiment j’ai encore tant et tant de jäckli et de figarötli et je ne veux absolument pas que tu te fatigues. Buby non plus n’a pas besoin d’un  jumper pour le moment, bien qu’il en aura beaucoup de plaisir surtout pour jouer au golf. Mais rien ne presse et ne te fatigues pas. Il y a bien une chose que j’aimerais, et c’est des petites chaussettes blanches, tu sais, des sportsöckli, en laine pour mettre dans mes souliers de golf. J’en ai acheté de très beaux, chez Bata à Bandoeng. Je les porte avec une paire de sportsöckli en coton blanc avec un söckli en laine par dessus et ensuite le soulier. Ces söckli en laine peuvent aussi être en couleur et de  gros fil, surtout pas beaucoup de travail et pas qu’ils soient trop longs, pour les replier qu’une fois. Tu vois que je ne me gêne pas de te demander un tas de choses.
Pour ma fête j’ai reçu mes Fl. 50.- de papa W. cela fait que je t’enverrai de nouveau un peu d’argent pour m’acheter encore un corselet comme celui que tu m’as envoyé. On  peut aussi les avoir ici, et même meilleur marché, mais ils n’en avaient justement plus à Bandoeng, alors j’aime autant que tu m’en envoie un. Donc du luxe, mais le même que celui déjà envoyé.
J’aimerais aussi une paire de souliers noirs, Bally, des souliers habillés, genre pump en suède noir. Enfin, tu sauras bien en choisir des beaux, il faut que ce soit des souliers de toilette, chics et habillés. Vu l’argent que je t’envoie, tu achèteras aussi quelque chose au padre pour sa fête, qu’il ait un plaisir de sa Ge
Je suis contente que les photos vous aient fait tant plaisir, tu as dû attendre assez longtemps, Mamms ! Ces deux bols en laque japonaise, c’est pour les mettre sur vos tables de nuits, à Padre et à toi, pour y mettre les pelures d’oranges quand vous en mangez au lit le soir. Ce sont vraiment des fingerbowls et il ne faut pas les mettre au salon. Tu peux les laver comme des assiettes en porcelaine. Si ces vieilles chemises de Buby vont à Nöggi, alors j’enverrai encor les belles chemises smoking qui lui sont très petites aussi. Mais écris-moi d’abord si Nöggi peut les porter.
Dans ta lettre 189 tu me demandes si mon manteau blanc est celui de Hedy encore. 


Je suppose que tu veux parler du manteau sur la photo du petit chapeau, alors non, celui-là c’est mon manteau de pluie, couleur champagne avec le col en velours brun foncé. Il me va très bien. Le manteau blanc de Hedy je le porte encore toujours, ainsi que la jaquette grise du costume de mariage.
Si j’ai l’air triste sur la photo de la Queen, c’est seulement parce que j’ai dû poser, tu sais que je ne peux pas poser et faire la petite bouche.
Oui, j’ai bien reçu les deux hemdhose blancs avec une pattelette. Combien coûtent-ils ? Dis-le moi stpl. car madame Oliemans aimerait aussi en avoir, mais je veux d’abord lui dire le prix.
Ce que tu me dis des Marchand Jobin (l’oncle de Londres et son associé) ne m’étonne pas. C’est des sales gens, et il ne faut surtout plus jamais de fendre en quatre pour les avoir. Cette « gâgi » de Constance (l’épouse de René Marchand) nous a assez embêtés toutes ces années. Si jamais je la revois, je te garantis que c’est elle qui tirera le plus court. Là, à Gerolfingen, quand elle disait à ce jeune homme que tout était « plain in Switzerland », tu aurais seulement dû répondre : Oh yes, in Switzerland things are plain, and in England  the women.  Cela lui aurait bien fermé le bec, nom de nom. Mais il ne faut plus leur faire l’honneur de te fâcher, cette femme c’est une merde, elle ne mérite pas l’honneur d’une seule pensée de la Rötteli.
Je vois que tu as de nouveau beaucoup de visites, pourvu que tu ne te fatigues pas trop.
Ta lettre 190. Non, mynes Mamms, tu n’as pas besoin d’avoir peur, nous ne devenons pas aigris, loin de là. Nous sommes trop élastiques pour cela, pas comme Max et Tatali dans le temps, car nous faisons beaucoup de sport, nous voyons

Pas terminée



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