Tjilatjap
11
septembre 1938
Mon cher
Padre, Macaroni mio,
C’est donc
pour te souhaiter une fois de plus une très
bonne fête, toujours bonne santé et un cœur heureux. Mon grand-gros-gras Macaroni. Je suppose et
surtout j’espère que tu as une fois de plus beaucoup joui du Chalet cet été et
je t’en souhaite de tout cœur many many very happy returns of it.
J’aurais
voulu t’envoyer quelque chose pour te faire plaisir, mais pas moyen. A
Bandoeng, j’ai cherché de droite à gauche pour un autre de ces chapeaux de
pêche japonais, mais tout était déjà vendu, et peut être qu’ils recevront un nouveau stock du
Japon, mais rien n’est sûr. J’ai également cherché d’autres choses, nouveautés
etc, qui pourraient te faire plaisir ou t’être utile mais je n’ai rien trouvé.
Par
contre j’ai été chez Stöcker où j’ai travaillé pour
toi. Je regrette que je n’aie pas pu emporter la commande, mais seulement la
promesse des deux messieurs, que tu aurais une commande pour la fin de l’année.
La deuxième fois que j’y suis retournée, Mr. Stöcker n’était pas là, mais Mr.
Preisig m’a dit que Stöcker était déjà en train de sortir les références et
vérifier les articles pour détailler la commande. Ils travaillent beaucoup avec
ERA, mais ils m’ont avoué que nos
prix concurrençaient bien, alors j’ai dit qu’ils devaient vous donner la
préférence, mais à cela j’ai de nouveau eu la vieille réponse : Era livre
mieux, plus vite et avec plus d’ordre. Ces charrettes d’Era. Enfin, je compte sur Loulou pour y mettre de
l’ordre et de la méthode. Même jusqu’à leurs factures qui ont meilleure
façon, je ne sais pas à quoi cela tient, mais chez nous cela continue toujours
d’avoir quelque chose de « pas fini », ce qui est regrettable. Et
surtout surveillez votre correspondance, votre orthographe d’abord et ensuite
un peu le style, qu’il soit commercial cela va de soit, mais rangé, fini.
Si au
commencement novembre vous n’avez rien reçu de Stöcker, alors écrivez-lui pour
demander « à quoi c’en est ». J’ai insisté pour qu’il vous commande
par douzaine au moins. Je sais qu’il n‘a plus de 10 1/2" pour hommes, car
j’ai voulu en acheter une pour Oscar et ils ont vendu la dernière pendant que
j’étais là. (Vous n’irez pas leur écrire cela !) Si c’est possible,
foutez-lui son nom sur les cadrans, il aime bien cela à ce que je m’en suis
aperçue. J’ai dit qu’à partir de la douzaine, cela pouvait se faire, une
douzaine du même article naturellement. Chaque fois que j’y suis, le magasin
est rempli de client, cela semble bien marcher. Une chose que Stöcker m’a
encore dit, c’est que vous lui avez confirmé la commande acceptation contre documents
et qu’il a dû payer autrement, je ne me rappelle plus bien, mais enfin, il a
dit que partout en Suisse il payait de cette manière. Enfin, je pense qu’il
vous écrira également là-dessus et alors vous pourrez lui donner satisfaction.
Je ne sais naturellement rien de leur position envers la Banque, mais comme
types, ils sont aussi honnêtes que nous ! Ils semblent travailler beaucoup avec Meyer Stüdeli et aussi
avec un certain Louis Borel de Neuchâtel. Le connaissez-vous ?
Je n’ai
malheureusement pas pu me procurer l’adresse de Engelke, ce que je regrette
beaucoup. Je compte toutefois retourner à Bandoeng en octobre et alors referai
de nouvelles démarches dans ce sens.
J’ai donc
appris que Loulou allait à la noce
d’Eddy et d’Ans (le frère de Oscar).
Nous avons décidé de téléphoner avec eux. C’est ainsi : Pendant ces fêtes
de jubilée la compagnie de P.T.T. organise des conversations avec la Hollande à
prix très réduit, Fl. 5.- les trois
minutes, alors que d’ordinaire c’est Fl. 15.-. Nous avons immédiatement
demandé 2 conversations, une pour les Woldringh et une spéciale pour moi et
Loulou, mais voilà que le réseau de Tjilatjap ne sera rappondu que le 19
septembre, il m’est donc impossible de demander cette conversation avec Loulou,
car je ne sais pas combien de temps il passera en Hollande. J’ai toutefois
averti papa W. de faire le nécessaire pour inciter Loulou à me téléphoner à moi
depuis la Hollande. L’argent qu’il dépensera pour cela, il pourra le déduire
des Frs. 100.-, que je viens d’envoyer à mamali. J’aimerais beaucoup avoir
l’occasion de parler avec Nöggi, bien que je sache que je ne pourrai presque
rien dire à cause de l’émotion. Enfin, on verra. C’est dommage que ces
occasions bon marché n’ont pas lieu avec la Suisse. Maintenant, puisque nous ne
pouvons pas avoir cette conversation bon marché le 16, jour de la noce. Oscar
en a demandé une ordinaire qui nous coûtera Fl. 15.- pour trois minutes. Ainsi
j’aurai donc juste l’occasion de dire bonjour à Nöggi. Ce sera toujours mieux
que rien !
Et voilà
mes chers, et mon très cher vieux Macaroni, je vous quitte…
Encore une fois all the very best pour
ta fête, Padre mio, et toujours le cœur rempli d’affection de ta
Ge…
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