15 octobre 1933
Keboemen/Kebumen
Hotel Juliana
Oui ! nous sommes à
Keboemen ! et tout d’abord laissez moi vous dire que j’ai été surprise en
grand bien. La place est assez grande, beaucoup de verdure, des collines et un
bon nombre de magasins, chinois il est vrai, mais des magasins où l’on peut
tout avoir, celui de Mme Stalder est une miniature en comparaison.
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Gare à Jakarta (2013) |
Le voyage jusqu’ici est bien
intéressant, mais pas agréable, car ici les trains sont chauffés au charbon de
bois et l’on devient terriblement sale. Il a aussi fait très chaud, nous avons
voyagé 8 heures de temps. Nous avons été reçus par le directeur de la Fabrique,
M. Visser, sa petite fille de 5 ans, un amour de gosse, m’a remis votre lettre
et le Journal du Jura !. Ah le plaisir que j’ai eu de recevoir ces vieux
et chers amis, et ton écriture sur l’enveloppe, Mamali, ne m’a jamais parue
plus belle. Nous avons empilé nos bagages dans un « sado » nous nous
sommes hissés sur un autre de ces véhicules (je vous enverrai une photo à
l’occasion) et sommes venus ici à l’hôtel où une chambre a été préparée.
L’hôtel est très bon, tenu par un Allemand et sa femme, ils ne sont pas très
sympathiques, mais pourtant très gentils. La cuisine est excellente, de sorte
que j’y suis volontiers en attendant que mes meubles arrivent.
Hier nous avons été voir notre
maison. Quelle surprise, mes chers ! Jamais je ne l’aurais espérée si
bien, si jolie et si grande. Elle a été repeinte et elle est très coquette. Je
vais vous envoyer un plan avec tous les détails, mais plus tard. Et notre
jardin est charmant, dans la cour intérieure il y a un jeune sapin Wellington.
Les grands arbres que vous avez vus sur la photo sont merveilleux, donnent de
l’ombre et fourmillent d’oiseaux qui chantent tant qu’ils peuvent.
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Nous avons 3 grandes chambres 1
veranda devant et une derrière qui sera la salle à manger. Le pavillon se
compose aussi d’une grande chambre et d’une véranda. La maison est bien
construite, haussée de 4 marches. Nous sommes juste en face de la gare et je
verrai tous les trains passer. Nous habitons à Insulindenweg, c’est donc le chemin qui va à la fabrique. Nous
l’avons visitée, elle est très grande, mais on souffre aussi de la crise, elle
ne travaille pas au complet. Oscar commence demain pour de bon. Nous n’avons
pas encore fait connaissance avec Mme Visser, elle attend un bébé pour
novembre. Il paraît qu’elle est très gentille et va m’aider pour tout. Nous
avons déjà à demi engagé un djongos
(boy principal), demain la dame de l’hôtel va me chercher une baboe (servante) et un kebon (jardinier, homme à tout faire),
de sorte que j’aurai mon ménage au complet et il ne me reste plus qu’à
apprendre le malais pour les commander.
Oh ! notre maison est jolie,
j’y ai passé toute la matinée, car nous avons reçu nos caisses via Semarang.
Les frais de voyage avec la douane, sans compter Bienne-Naples, nous reviennent
à SFr. 300.— C’est fou,
hein !
Pour le moment nous nous portons
très bien et n’avons pas d’ennui spécial de la chaleur.
Rien avoir avec nos loyer. Je me crois un peu chez des amis connus à Madagascar dans les années 50 quand j'étais bizule.
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